mercredi 29 septembre 2010

De Nietzsche et autres frivolités

Chers voyageurs

Notre système externe de régulation des palpitations cardiaques a connu ces derniers mois de graves pertubations, en raison d'un aiguillage affectif inadéquat. Nos équipes ont tout mis en oeuvre pour libérer la voie, par la lecture éclairante et la libération progressive de l'esprit. Cet excès de générosité affective est désormais presque résorbé grâce à l'intervention radicale du service Nietzschéen et des réflexes d'auto-sabotage des parties en présence. Les places réservées mais non réclamées sont donc à nouveau libres et disponibles. Nous vous prions d'excuser les désagréments éventuels, et vous remercions de faire appel aux services de la
Russian Mountains Life Corporation.


"Nous avons été un jour si proches l'un de l'autre dans la vie que rien ne semblait plus entraver notre amitié et notre fraternité, seul l'intervalle d'une passerelle nous séparait encore. Et voici que tu étais sur le point de la franchir, quand je t'ai demandé : "Veux-tu me rejoindre par cette passerelle ?" - mais déjà tu ne voulais plus ; et à ma prière réitérée tu ne répondis rien. Et depuis lors, des montagnes et des torrents impétueux, et tout ce qui sépare et rend étranger l'un à l'autre se sont mis en travers, et quand même nous voudrions nous rejoindre, nous ne le pourrions plus ! Mais lorsque tu songes maintenant à cette petite passerelle, la parole te manque - et tu n'es plus qu'étonnement et sanglots".


...Le Gai Savoir...

dimanche 26 septembre 2010

Wish list

  • un béret bleu canard
  • de nouvelles assiettes
  • repeindre ma salle de bain
  • dormir à la belle étoile dans les dunes
  • passer une soirée avec Bernadette, Catherine et Vanessa
  • remonter sur scène
  • trouver enfin le jeans idéal
  • perdre 8 kilos
  • aller au cinéma voir un film qui change le regard
  • un nouvel aspirateur
  • dormir mieux
To be continued... or not.

dimanche 19 septembre 2010

Dis- continu- um Vacu - Mémorand - Errat -

Cerveau vide. Pieds morts. Omoplate éclatée. Sommeil. Dormir. Dormir.

Envie de plein et de vide. Envide. Avide. Ovide. L'art d'aimer. Ou pas.

-Ne surtout pas - Mettre les tripes dans le trip, trop de trappes, tarée.

Essayer la facilité, pour une fois. In - Cohérence Exigence Excellence Evidence Errance.

Cerveau trop plein - Evacuer le superflu - Brûler des neurones - Imaginer l'ivresse sans l'alcool.

- Ne surtout pas - Promettre des jamais et des toujours - Oublier un jour - Ou plier.

Se tromper. Essayer l'in - solence, prudence, décence, tendance.

Se foutre de demain. Comme d' un hier. Archi. Atique. Reur est humaine.

vendredi 17 septembre 2010

Stetson à trois sous

Je me sens étrangère. Surnuméraire. Excédentaire. Je ne reconnais pas le monde, les gens, les lieux. Tout semble sous tension, comme si, comme si. J'ai peur en marchant dans la rue, je regarde cet homme, son alcool à la main, je le trouve pitoyable. S'évader, un soir une heure une nuit boire à s'en pourrir le foie, jouer aux grands et s'effondrer là, sur le trottoir, dans la fange des merdes de chiens diluées à l'urine des panses dilatées.
Les gens sont laids, ils me dégoûtent. Est-ce la sobriété qui me rend lucide ? Est-ce mon déterminisme à aimer mon prochain qui flanche encore ?
Les gens sont laids.
Et que je t'attaque par devant, par derrière, tu ne sais pas à qui tu parles et tu trucides sans pudeur. Tu n'as pas besoin de dire que l'autre est nul pour prendre de la valeur. Si tu savais comme ça te rend minable... Et quand tu comprends et te rétrécis, il est trop tard, mon gars. Tu as dérapé, trop vite, avant même que la confiance n'existe. Tu es rayé.
Les gens sont laids.
Je suis aussi un gens, je me sens moche, et pourtant je sais que mon regard s'illumine encore, parfois. Je sais que je peux tout donner. Et tout reprendre sur un mot, une phrase ou un silence. Alors, quoi ?
Les gens sont laids.
Dans la nuit, le sombre, l'obscur, j'aurais pu ce soir aussi boire et les lunettes roses, mais non. Je veux sentir, je veux comprendre et me souvenir, je veux savoir où je vais, maintenant, les yeux ouverts.
Et je veux trouver le beau, dans cette laideur.

dimanche 12 septembre 2010

Renaissance

Ce n'est pas pour la douleur... C'est quand l'articulation est au bout, tu crois que tu ne peux pas plus, et quelque chose se délie dans le corps, ouvre un mouvement que tu ne maîtrises pas, un angle que tu n'avais jamais ressenti. La jambe décolle et ta peau suit, la sueur arrive, ton corps a chaud, et tu continues, tu cherches plus loin, le mouvement précis, l'ondulation souple, retrouver la cambrure, relever le menton, regarder le soleil, tu t'en fous qu'il pleuve dehors, car la lumière est là, dans ta tête, plus rien ne compte que poser le pied là, sentir le sol, redécoller et laisser partir les hanches, s'ouvrir à la musique, vibrer de l'abdomen, coller les épaules au rythme, et creuser le pied, puis le délier, sentir chaque orteil vivant, chaque muscle qui travaille, enfin, là où tu veux l'emmener, à chaud, et puis tu arrête le cerveau, et tu laisse partir le corps, dans une transe tribale et sensuelle, dans une suite qui n'a de sens que dans le mouvement, dans une dernière salve de chair et d'eau. La louve est revenue, le corps répond, je danse.

samedi 11 septembre 2010

Modus vivendi

Il y a ces femmes au corps courbe, l'arrondi d'un sein, une cambrure, une fesse... Chacune avec sa peau, son odeur, corps trace de vie, empreinte d'histoire...

Il y a cette petite fille qui travaille à servir la beauté de ces corps. Dans une démarche volontaire, parfois bridée, parfois audacieuse, mais avec un sens de la matière, et de la couleur... Elle habille. Des heures de labeur, des piqûres dans les doigts, les ongles en sang, la nervosité de présenter l'hommage.

Et puis cette arrogance qui pervertit l'audace en impudeur, ce vide de chair qui fait de la courbe un angle, ces tétons disgracieux qui piquent comme des lames, ces chaussures qui pourraient éveiller le désir mais deviennent armes de domination massive... Agression caractérisée d'une jeunesse impitoyable, qui par la tête trop haute perdent l'humilité du support.

Mettre en valeur ce qui doit servir à mettre en valeur? Mise en abîme dramatiquement absurde d'un monde où l'apparence des princesses déguise les sorcières...

jeudi 9 septembre 2010

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Et là. Apaisement. La certitude d'être au plus vrai, sur la route, sur ma route, celle qui se construit à chaque pas, et qui pourtant est déjà plus qu'esquissée sur le sol, celle qui est bordée de coquelicots, ardeur fragile, loupiote rouge qui éclaire la portée de chaque avancée vers moi demain, vers l'autre aussi, celui qui se laisse approcher, l'amie qui ose dire ses larmes, celle qui partage sa force, ceux qui poussent vers les nuages, l'homme vrai et sa douce et forte belle...

Apaisement. Curiosité. Envie douce, sans urgence, appétit d'aujourd'hui et de demain. Les hiers sont là, ni lourds, ni envahissants, juste comme des jalons du temps. Les demains, je les vois, en tout cas certains. Je les sais, ma peau m'a dit. Et les maintenants, je les savoure, dans l'obligatoire humilité de la vague de vie et de mort, celle qui rythme les jours et les semaines. Dans la joie aussi d'une conscience accrue, neuve, forte de ces failles que l'on peut fuir ou nier, mais qui ne se révèlent que dans la compréhension bienveillante envers soi. S'autoriser à soi ce qu'on accorde sans douter à ceux qu'on aime. Découvrir la sensation nette, intense, forte, de se tenir droite, juste, avec des peurs portantes et non plus paralysantes.

.........................Etre debout.

Et si j'avais raison ?

Vertige.
Créativité. Fragilité. Simplicité.
Evidence.
Debout.
Regard. Vrai.
Inventer. Maintenant. Possibles.
Partage.
Ouvrir.
(To be continued)

mardi 7 septembre 2010

Et si je me trompais ?

Le pire, c'est le moment où arrive cette question lancinante. C'est comme une sirène de navire que tu n'entendais plus, comme un phare que tes yeux brûlés ne voyaient pas, comme un "Je te l'avais bien dit" que tu voudrais faire remanger à ton père, ta mère, ton frère et ta soeur, woho.

Le pire, c'est il y a dix minutes. Ou alors dans dix jours. Enfin bref, dans ces heures-ci, quand les yeux ouverts, tu te dis ça. Et tu sais ce que tu y a mis, ce que tu as donné et ce que tu as pris, ce que tu as espéré et ce que tu as reçu. Tu sais que ça comptera comme un souvenir trop précieux, sans doute amer, qui aura bien plus de valeur dans la nostalgie que dans le présent, et tu t'en voudras.

Le pire, c'est quand tu te regarderas dans le miroir, et que tu te diras que tu as frôlé l'aliénation, que tu as encore perdu la mesure des choses, que tu as crû pouvoir mais que tu n'as pas pu, pour mille et une raison que tu ne connais même pas, qui ne dépendent pas de toi.

Le pire, c'est quand un matin, prochain, bientôt, tu percuteras une fois de trop un réel qui n'est pas à la hauteur de tes espoirs, et que tu entendras enfin cette phrase qui tourne et retourne dans la salle d'attente des mots depuis des semaines et des semaines. Et tu verras le monde comme il est, moche, et les gens comme ils sont, parfois beaux dehors, souvent moches dedans.

Le pire, c'est quand dans ton sourire il n'y aura plus la moindre trace d'amour, et que tu diras :






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dimanche 5 septembre 2010

Tête de mule ?

Tout est beaucoup plus simple. Il suffisait de se dire
......................
J'arrête d'hésiter.
Je prends la décision d'aller au bout de ce que j'ai à vivre.
C'est la route qui me plaît.
Peu importe la destination finale,
j'ai pris ce chemin-là et je le suis, quoi qu'il arrive.
Ou pas.
....................
Depuis, tout va mieux. Pour moi. Dans ma tête. De moi à moi. Faudrait juste encore un peu de...


COURAGE

(Parce que ça rend fragile, d'accepter la faillibilité. De se dire que oui, peut-être que je me trompe, mais ce sera avec brio. Et peut-être que j'ai raison, et ce sera tout aussi fantastique. Et peut-être même que je pourrais arrêter tout de suite de me poser 367 questions à la minute, parce que je n'ai peut-être qu'une ou deux réponses. Mais ces réponses-là me portent, alors je continue. Paf, on a franchi la barre des 1000 questions. Pour un dimanche matin, c'est un excès ingérable. Comment est-il possible que mes cheveux n'aient pas encore pris feu au vu des étincelles qu'il y a à l'intérieur ? Et surtout, est-ce que tout cela est bien nécessaire ? Ne vaudrait-il pas mieux vivre dans une tour d'ivoire, sans étincelles et sans larmes ? Euh non, celle-là, elle est vraiment superflue. Si ça c'est pas du luxe : se poser des questions superflues. Ca craint, vraiment. Il serait temps que je vide ma tête...)