vendredi 11 mars 2011

Sur la table

Des mots me venaient et je n'ai pu écrire. L'intensité d'un rêve. Comme si on allait arracher des morceaux de mon cerveau à la petite cuiller. De mon cerveau car mon corps n'est pas impliqué, et mon coeur est fort occupé et pas concerné. C'est donc à mon cerveau aujourd'hui de travailler. Je suis laminée, épuisée par cette journée forte, dense, belle. Belle de ce qui a été, belle des questions posées, belle d'avoir existé. Les réponses, je m'en fous, chacun a les siennes, selon sa peau, selon ses pores, mais cette friction d'âme, cette liberté de dire, la force de l'échange, l'étreinte humaine... Du bonheur, du partage, de la beauté pure... Ce qui nous est, ce qui nous vit !
Je suis sortie de ces 8 heures ensemble, j'ai ressenti les inconnus dans la rue comme une agression, après tant d'intimité. Et dans le téléphone, les mots de l'ami, celui qui est si proche, comme un réconfort dans l'effort au fil du jour, un encouragement à creuser et creuser encore, sur le fil rouge.
Et dans les magasins, rien ne me parle, je veux la peau de mes bébés.
Et cette femme maigre, si maigre, qui avance vers moi, inconnue qui me fait mal dans les os, sous la peau, peut-être que toi tu ne souffres pas mais ta laideur m'arrache.
Et ces hommes qui se retournent sur cette autre, indécence, après la si belle fragilité de la femme du jour.
Et ces idées pillées, détournées, violentées avant même que d'exister, et ces trahisons plus ou moins grandes des absents. Les ab-sents qui ab-andonnent... Ils se servent et s'en vont, coupables pour toujours. Je ne sais pas pardonner. Je ne peux qu'aimer et désaimer. Hélàs.
Imprimée par une journée, incapable de partir, incapable de rester, je prends la mesure de l'amour dit, et celle de l'amour tu.
Nous sommes vivants. Ca vaut bien tous les murs.

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