vendredi 30 avril 2010

L'abeille a le bourdon

Je ne vais pas bien.

J'enrage de m'être encore laissée aller à croire que l'humain et le monde ne sont pas si pourris que les événements de ces derniers jours me le laissent croire. Faut-il tourner la page, ou lâcher prise sur ce genre de croyance naïve et obsolète ? Je ne sais.

J'ai toujours été convaincue que les gens ont la sincérité en option de base, et que si les rouages se grippent parfois dans nos aventures humaines, ce n'est que rarement le fait du côté obscur de la force. Je crois que je me trompe, et que je suis encore surprise en flagrant délit de "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil...".

Il y a ce projet que je pensais "noble, juste et désintéressé'. Le projet l'est, en effet. Mais il y en a toujours qui sont plus égaux que d'autres, comme disait l'autre... Bref, de petites luttes de pouvoir intestines, là où je rêvais d'engagement gratuit... Ca déçoit, mais je pense que ceux qui déçoivent doivent se sentir encore plus honteux que ceux qui sont déçus...

Bref... Comment négocier la sortie de l'idéalisme ? Et faut-il en sortir ? On peut avoir conscience qu'une vue est une utopie, mais doit-on pour autant changer de lunettes ? Suis-je myope ou hypermétrope ? Et si je refuse de me fondre dans le gris, moi ? Si moi je veux voler haut par dessus les pissenlits, et humer les odeurs de thym et de laurier rose ? Si je veux que mon miel soit celui de fleurs rares, et précieuses ? Si je ne veux partager de moi et des autres que le meilleur, que l'essence de nos espoirs plutôt que nos désillusions défloutées ?

Et si je veux que la vie soit belle ? Je peux fermer les yeux aussi, tiens. Je ne verrai plus le moche. Mais je ne verrai plus non plus ce frôlement de papillon, ce sourire qui illumine, ces rêves dits tout haut, ces soleils dans les arbres, ces pollens qui me atchoument...

Allez, laisse tomber l'abeille. Continue à rêver les yeux ouverts. Tu n'as peut-être pas de raison, mais tu n'as pas tort.

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