mardi 7 septembre 2010

Et si je me trompais ?

Le pire, c'est le moment où arrive cette question lancinante. C'est comme une sirène de navire que tu n'entendais plus, comme un phare que tes yeux brûlés ne voyaient pas, comme un "Je te l'avais bien dit" que tu voudrais faire remanger à ton père, ta mère, ton frère et ta soeur, woho.

Le pire, c'est il y a dix minutes. Ou alors dans dix jours. Enfin bref, dans ces heures-ci, quand les yeux ouverts, tu te dis ça. Et tu sais ce que tu y a mis, ce que tu as donné et ce que tu as pris, ce que tu as espéré et ce que tu as reçu. Tu sais que ça comptera comme un souvenir trop précieux, sans doute amer, qui aura bien plus de valeur dans la nostalgie que dans le présent, et tu t'en voudras.

Le pire, c'est quand tu te regarderas dans le miroir, et que tu te diras que tu as frôlé l'aliénation, que tu as encore perdu la mesure des choses, que tu as crû pouvoir mais que tu n'as pas pu, pour mille et une raison que tu ne connais même pas, qui ne dépendent pas de toi.

Le pire, c'est quand un matin, prochain, bientôt, tu percuteras une fois de trop un réel qui n'est pas à la hauteur de tes espoirs, et que tu entendras enfin cette phrase qui tourne et retourne dans la salle d'attente des mots depuis des semaines et des semaines. Et tu verras le monde comme il est, moche, et les gens comme ils sont, parfois beaux dehors, souvent moches dedans.

Le pire, c'est quand dans ton sourire il n'y aura plus la moindre trace d'amour, et que tu diras :






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